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Gaullisme d’aujourd’hui

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S’il fallait donner une couleur au gaullisme, c’est de gris qu’on le revêtirait. Longtemps, journaux et télévisions d’avant les années 70, nous le donnaient à voir dans cette palette. Le gris de l’austérité qui habille élégamment la mémoire de l’homme de Colombey quand il dit la simplicité, la rigueur et l’exigence des valeurs que l’on croit au-dessus de tout. Le gris du mois de novembre qui a vu naître et mourir un homme (22 novembre 1890 – 9 novembre 1970) qui semblait destiné à affronter les tempêtes. Le gris des commémorations d’aujourd’hui aussi où les souvenirs et l’émotion s’enveloppent de la nostalgie d’une époque révolue et que l’on feint de croire idyllique. Le gris de ce petit village immuable de Haute-Marne enfin, couvert en ce quarantième anniversaire de la mort de Charles de Gaulle, d’un ciel d’automne qui colle bien aux cartes postales que l’on s’est mentalement dessinées… Le Général n’évoquait-il ces « villages tranquilles et peu fortunés dont rien, depuis des millénaires, n’a changé l’âme ni la place. Ainsi du mien, situé haut sur le plateau, marqué d’une colline boisée, il passe les siècles au centre des terres que cultivent ses habitants… » D’aucuns parleraient d’une France éternelle, grise forcément, parce que taillée dans la pierre.
Sur le plateau haut-marnais, les routes qui conduisent à Colombey-les-Deux-Eglises sont très droites comme pour aller droit au but. Mais conduisent-elles ces routes rectilignes, à un lieu encore vivant, où l’on irait puiser comme à la source, des énergies propres à nous faire avancer aujourd’hui ? Autrement dit, le gaullisme est-il encore vivant ? Appartient-il à un groupe bien identifié qui délivrerait encore des certificats d’authenticité ?
Tout le monde reconnaît qu’il y aurait quelque chose de ridicule à faire dire aujourd’hui des choses au Général de Gaulle à propos d’une société et d’un monde qui n’ont plus rien à voir avec ceux qu’il a connus. Mais alors, à quoi servent ces célébrations mémorielles et l’entretien du mythe ?
Les derniers gaullistes nous quittent sur la pointe des pieds pendant que tous les partis politiques ou presque se déchirent l’héritage. Et de fait, le gaullisme comme structure, institution ou mouvement, est mortel. Parce qu’il s’était construit à partir d’un homme qui avait réussi à incarner des valeurs universelles dont il n’était pourtant qu’un héritier. Quand bien même s’était-il identifié à elles jusqu’à apparaître en filigrane à travers elles ! Comme l’a rappelé le curé de Colombey dans son homélie mardi matin, « l’esprit de service a commandé aux actions et décisions de Charles de Gaulle ». Et de citer son défunt paroissien : « La politique est une somme d’actions au service d’un idéal… L’intérêt de la vie, c’est de rendre quelques services ».
Une chose est sûre, le gaullisme s’il n’est plus partisan, a été et reste populaire, suscitant même beaucoup d’enthousiasme chez les simples gens, plus que chez les élites d’ailleurs. Peut-être parce que nous avons besoin justement de croire au désintéressement, au sens de l’intérêt général, aux valeurs exigeantes qui font la dignité de l’homme quand elles croient en lui et prennent soin des plus petits. Sans oublier comme l’a rappelé l’abbé Fusili, que « le service est aussi un chemin de bonheur ».


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